01 Le Kan ar Mor
Pour l'exposition "Luskan, faire ensemble..." à l'école de broderie de Quimper, Delphine a souhaité créer un fauteuil à l'image de Pascal Jaouen, brodeur de haute-couture. Celui-ci souhaitant le voir trôner dans son bureau, le choix de Delphine Aubert s'est porté sur un fauteuil bridge des années 50, aux lignes simples et arrondies, résolument contemporaines. Après une réfection complète de l'assise et du dossier, une mise en blanc des boiseries, le fauteuil était prêt à s'orner de sa nouvelle parure.
Pour habiller le fauteuil, Pascal Jaouen a brodé au crochet de Lunéville, mêlant coquillages aux perles de verre et de cristal et à la soutache, à la manière de certaines pièces de sa collection 2014 de Haute-Broderie, "Gwenn-Ha-Du". Delphine a ensuite cousu à la main cette broderie d'exception sur le drap de laine dont elle avait tapissé le dossier. L'assise, quant à elle, a été tapissée d'une fourrure de la Maison Pierre Frey, d'une extrême douceur afin de contraster avec la rugosité des coquillages.
Et voici une oeuvre de conte de fée, où les coquillages sont des coffres au trésor, où l'on a envie de se lover pour rêver, les mains abandonnées à la douce chaleur du tissu.
Mais ce fauteuil, si délicat soit-il, n'est pas seulement une pièce singulière, il est aussi un manifeste, celui d'artisans d'art oeuvrant de manière responsable, et s'inscrivant dans une démarche "d'art durable". Ce fauteuil transmis de génération en génération, ces coquillages, matière naturelle, ramassés sur nos côtes bretonnes, cette fourrure fabriquée par un éditeur français, ce drap de laine héritage des costumes bretons et symbole de la broderie glazik. Quant au savoir-faire il est indubitablement français!
Le fauteuil Kan ar Mor a reçu le prix régional de la Création des Ateliers d'Art de France
le 27 mai 2019 à la Gacilly